Une nuit dans la foret (Myke & Imuya Elwing) (Terminé)

Le ciel était sombre cette nuit et la lune était pleine. Aussi silencieuse et furtive qu'une ombre, Imuya se déplaçait gracieusement entre les arbres. Il y avait une bonne centaine d'année qu'elle n'avait pas posé un pied sur ces terres, et l'odeur de magie ancienne et naturelle qui y flottait la laissa mélancolique.

Elle se tendit, les sens en alerte, quand un long cri déchirant brisa le silence nocturne. Doucement, sans précipitation elle s'approcha de l'origine du hurlement.
Un souffle rauque et bestial se faisait entendre quelque part près d'elle. Elle empoigna un des pistolets glissés dans sa ceinture, prête à tirer.
Un bruissement de feuilles la fit se retourner vivement, elle aperçue furtivement un regard brillant et doré dans la pénombre.
La "chose" se déplaçait, semblant tourner autour d'elle.
- Montre toi !!

Je restais dans l'ombre tournant autour d'elle, ne laissant apparaitre que furtivement un regard parfois. La jeune femme était la vampire de la ruelle plusieurs heures auparavant. Je l'avais reconnu à son odeur, c'était simple. De l'elfe et du vampire dans la même personne, cela fait un curieux mélange. Puis elle me demanda de me montrer. Je répliquais d'un ton neutre et calme.

Je vais me montrer, si tu baisse ton arme, je ne suis pas la pour me battre. Du moins pas avec toi. Tu ne m'étais pas hostile avant, alors pourquoi maintenant?

Ma voix était quasiment identique à ma voix humaine, sauf que celle ci était un peu plus grave. Mais tout a fait reconnaissable. La jeune femme rangea ses armes, mais était malgré tout sur ses gardes, ce que je comprenais tout à fait. Une fois que cela fut fait, je décidai de me montré. Je sorti devant elle, d'un pas calme et assuré. La lune montrait enfin tout mon corps au bout de quelque instant. Le vent faisait voler mon pelage de gauche à droite. Je n'étais pas menaçant, du moins, le moins possible, un être humain se serait mis à courir, comme les soldats du tyran. Mais avec eux, je ne me serais pas montrer, j'aurai attaqué de manière furtive. Mais elle, avait le droit de me voir ainsi. Cela faisait bon nombre d'année que je n'avais pas ressenti l'envi de me transformer. Peut être à cause du pacte que je venais de rompre. Bah, cela ne faisait rien.

Je pense que tu me reconnais a mon odeur, même si mon apparence est loin d'être la même

"- Je vais me montrer, si tu baisse ton arme, je ne suis pas la pour me battre. Du moins pas avec toi. Tu ne m'étais pas hostile avant, alors pourquoi maintenant?"

Imuya, bien que toujours méfiante, baissa lentement son pistolet et le plaça dans un lien sur sa cuisse, le laissant à porter de main.
La "chose" apparue dans un bruissement de feuilles, sortant de la pénombre, imposant par sa simple présence.
Un loup-garou, d'un beau pelage sombre et épais, aux yeux semblable à deux billes d'or, et aux muscles puissants. La bête était énorme, presque effrayante, même si son aura n'était pas hostile.

"- Je pense que tu me reconnais à mon odeur, même si mon apparence est loin d'être la même."

L'image de l'homme aux long cheveux blancs, qu'elle avait rencontré plus tôt surgit dans son esprit et se superposa sur la tête du loup-garou. C'était bien lui, sous sa véritable forme. Fascinée par la beauté bestiale de l'être devant elle, Imuya s'avança lentement, tendant la main pour effleurer le pelage du mi-homme.
- Je n'avais jamais rencontré de loup-garous donnant une telle impression... D'élégance je dirais. Mon image des loup-garous s'arrête à un monstre sale aux babines dégoulinantes de bave... Mais toi... Je ne saurais dire...

Imuya s'arrêta, reprenant ses esprits. Elle retira sa main et planta son regard froid dans celui de l'homme.
- Que fais tu ici ?

Je la regardais m'observer, je remarquai tout de suite quand elle finit par me reconnaitre. Elle abandonna toute les craintes qu'elle avait, puis elle me détaillait entièrement, comme fasciné. Puis elle s'avança vers moi, d'un pas lent, puis elle caressa mon pelage, au départ j'aurai voulu m'écarter, mais je me laissai faire. Pourquoi? Je n'en n'avais aucune idée. Nos deux races se détestait, enfin, presque, car les elfes ne m'avait jamais traqué, mais simplement respecter comme être vivant. Peut être que c'était se cote d'elle que je laissais approché.

Puis elle commença à parler, d'une voix plus douce que dans la ruelle, cela me frappa

- Je n'avais jamais rencontré de loup-garou donnant une telle impression... D'élégance je dirais. Mon image du loup-garou s'arrête à un monstre sale aux babines dégoulinantes de bave... Mais toi... Je ne saurais dire...

J'étais marquer par cette remarque, il est vrai que j'avais aussi se coter, maléfique, mais dans cette foret, aucune bestialité ne semblait vraiment vouloir faire surface. C'était le seul lieu qui semblait plus ou moins épargné par le tyran.

Puis elle posa une question tout à fait logique

- Que fais-tu ici ?

Rien en particulier, je marchais en tant qu'humain en fuyant un peu les villes, seule la foret me plaisait lors de cette fuite, et la lune et se lieu magique on fait le reste. La lune normalement n'a pas d'effet sur moi. Mais ici, la magie est si puissante, que tout être à tendance a montré sa véritable apparence.

Je m'étirai, car la transformation avait été un peu forcé, j'avais un peu mal aux articulations.

"- Rien en particulier, je marchais en tant qu'humain en fuyant un peu les villes, seule la foret me plaisait lors de cette fuite, et la lune et ce lieu magique on fait le reste. La lune normalement n'a pas d'effet sur moi. Mais ici, la magie est si puissante, que tous être a tendance à montrer sa véritable apparence."

Imuya frissonna sous ces paroles pleines de vérité, et regarda le loup-garou s'étirer, visiblement en proie à quelques courbatures.
Elle fit quelques pas et s'assoit paresseusement sur une grosse racine d'arbre, fatiguée de sa longue route. Elle tourna son regard vers Myke, observant attentivement sa stature imposante. Il n'émanait de lui aucun danger, aussi décida-t-elle de se soulager du poids de ses armes en les retirant et les déposant par ordre à côté d'elle.
- Cette forêt n'est pas dangereuse. Elle repousse les esprits malveillants, je dormirais ici ce soir. Annonça-t-elle au loup-garou.

Une fois débarrassée de ses armes, elle tendit l'oreille, à l'affut du moindre son indiquant un ruisseau pas loin. Le léger bruit d'une eau qui clapote l'attira à une vingtaine de mètres, après s'être assurée que l'homme ne lui voulait rien, elle s'y dirigea, empochant tout de même un couteau, ne sachant pas trop ce qu'elle y trouverait.
C'était enfaite un petit fleuve, camouflé par de grands arbres et une herbe verdoyante. Souriant elle se déshabilla intégralement et plongea la tête la première, appréciant le contact de l'eau fraiche sur sa peau.

Imuya faisait des petits mouvements dans l'eau quand la voix du loup-garous la fit sursauter.

"- Tu n'a pas peur de te montrer comme ca devant moi? Cela m'étonne d'une demi-elfe."

- J'étais perdue dans mes pensées, je ne t'avais pas entendu. Marmonna-t-elle. Quand à ma prétendue pudeur, je n'ai pas pour habitude de suivre les règles de comportements de mon clan.

Elle regarda la bête s'approcher de l'eau sans y entrer et demanda:

- Tu ne veux pas venir ? Retransforme toi et profite !

Elle lui tourna le dos et fit quelques longueurs, en soupirant de plaisir. Imuya leva la tête vers le ciel et observa la lune, splendide. Prise d'une soudaine pulsion, elle plongea sous l'eau et s'enfonça dans les profondeurs, caressant des doigts les roches et le sable qui jonchait le sol. Quand soudain, elle étouffa un cris de surprise, se sentant tirée en arrière. Elle se débattit et se retourna, les sens en alertes. Son pied était coincé dans les algues, sans paniquer, elle se tortilla et arracha d'un coup sec les plantes qui la maintenaient, juste avant de sentir des dents s'enfoncer dans son bras.
Elle ouvrit la bouche dans un hurlement muet et braqua son regard sur la créature étrange qui la maintenait entre ses crocs.

*Bordel j'ai laissé mon couteau à la surface...*

La créature, qui devait être aussi grande qu'elle ou même plus, relâcha brutalement sa prise sur son bras avant de faire un bond sur elle, plantant ses dents dans son épaule qui émit un craquement sinistre.
Imuya hurla de douleur tandis que ses iris devenaient aussi foncés que le charbon et planta ses griffes dans le corps de l'animal marin, qui se débattait comme un diable.

*Malgrès mes gênes, je ne pourraient pas tenir longtemps sous l'eau ... Putain je suis dans la merde ...*

Alors qu'elle commençait à se sentir de plus en plus faible sous le manque de sang et d'oxygène, Imuya vit arriver Myke à toute allure, il agrippa l'animal et le sortit de l'eau tandis qu'elle se dirigeait aussi vers la terre ferme.
Une main sur son épaule ensanglantée, légèrement essoufflée, elle observa avec stupéfaction le loup-garou déchiqueter la créature et l'engloutir avec un appétit effrayant. Une fois son festin terminé, il tourna un regard rouge sang vers elle en disant simplement:

"- Je suis désolé, mais j'avais faim, et le sang a tendance à m'exciter un peu l'estomac."

Imuya hocha la tête puis se détourna, se rhabillant dans des gestes lent et douloureux à cause de son épaule endolorie. Elle glissa une main dans ses long cheveux noirs et s'assit en douceur sur un petit rocher. Plaquant une main tremblante sur son épaule dénudée. Elle jeta un coup d'oeil au loup-garou qui se léchait les babines, savourant les restes de son repas.
- Au fait... Merci, d'être venu.

Je voyais bien qu'elle avait mal, quand a moi, je m'étais remplis l'estomac avec un des plus grand plaisir, cela faisait 50ans que je n'avais pas mangé sous cette forme, du moins autant. Puis une fois qu'elle était habillé, elle alla s'installer au bord de l'eau, moi je plongeai vite fait dans l'eau pour me débarrasser du sang qui était encore sur mon pelage. Puis après, je revins sur le bord et me secouai assez loin d'elle pour éviter de la mouiller. Puis vins m'allonger juste a coté d'elle, sans aucun geste brusque.

- Au fait... Merci, d'être venu.

De rien, j'ai un peu tarder. Il faut m'excuser.

Je me laissais aller, fermant les yeux, savourant le vent frais dans mes poils, puis je sentis la main de la jeune femme. Elle caressait a nouveau mon pelage cela me faisait plaisir et frissonner en plus. Je commençais a apprécier la vampire, malgré nos espèce totalement opposé, j'appréciais ca compagnie, pourquoi, je ne parvenais pas a le savoir.

"De rien, j'ai un peu tarder. Il faut m'excuser."

Imuya sourit mais ne répondit rien, observant attentivement le lycanthrope fermer les yeux, apaisé par la légère brise qui faisait bouger ses poils et le calme environnant de l'endroit.
Toute méfiance à son égard semblait l'avoir quitté pour somnoler à moitié ainsi, mais il avait raison, comment aurait elle pu lui faire du mal après qu'il l'ai sauvé ?

Inconsciemment sa main vint caresser les longs poils noirs encore humides du fauve, appréciant leur douceur. Elle glissa ses doigts fins sur le museau de l'animal s'amusant à en taquiner le bout du nez, et redescendit le long de la mâchoire et du cou musclé. Elle posa sa main à plat sur le coeur de Myke, en écoutant la cadence sereine des battements. Doucement elle se glissa le long du rocher et vint s'allonger à côté de lui, la tête posée sur son torse se soulevant au rythme de sa respiration.

Toute crainte l'avait quitté, il dégageait une impression de sécurité et de douceur dont elle ne l'aurait jamais cru capable.
Sereine, elle s'endormit, blottit contre son pelage chaud.

Imuya, qui venait d'arriver, regarda avec étonnement Myke s'approcher d'elle, quémandeur de caresses qu'elle lui offrit avec plaisir.
Elle observa attentivement le corps musclé de la bête se décontracter au fur et à mesure. Elle n'aurait jamais cru ça, lui qui paraissait si solitaire, se laisser caresser de la sorte par une vampire qu'il venait de rencontrer.
Bien qu'elle ne valait guère mieux, leurs races étaient censées être vouées à un combat éternel et pourtant, elle se laissait aller à s'endormir près de lui alors qu'elle le connaissait à peine.
Perdue dans ses pensées, tout en continuant de lisser le poil du loup-garou, elle fut interrompue par ce dernier:

"- Tu as bien dormis?"
- Très bien... Tu es un parfait oreiller. Dit elle avec un sourire.

Un petit moment de silence passa, interrompu par le clapotement de l'eau dans le fleuve et les grognements appréciateurs de Myke sous ses caresses.

"- Désolé de te demander cela, mais, depuis combien de temps vie tu?"

Imuya sourit doucement. Ce n'était pas vraiment une question redoutée, mais avec le temps, elle avait oublié de compter les années, son anniversaire devenant un jour parmi tant d'autres. Elle dut marquer une pause, incertaine quand au nombre exacte de sa longue vie.

- Hé bien ... Il me semble avoir dépassé les 400 ans de peu...

Elle s'arrêta un instant avant de reprendre.

- Et toi Myke ?

Elle semblait se détendre à chaque pas qu'elle faisait vers moi, me donnant ce que je voulais instinctivement. Cela me faisait plaisir encore plus.
Puis elle commença à me répondre à la question de l'âge, et me dit qu'elle avait apprécié ma présence pour dormir. Nos deux races pourtant si différente mais si proche en se moment. Je me demandai ce que cela voulait dire. Je ne pensais pas vraiment a quoi que se soit. Enfin j'entendis ce qu'elle venait de dire.

- Hé bien ... Il me semble avoir dépassé les 400 ans de peu...

Puis elle s'arrêta un instant, le temps de reprendre et me poser a son tour la même question.

- Et toi Myke ?

Moi? J'ai à peine plus d'un siècle. Donc je suis un peu jeune encore on va dire. C'est peut être même de ma faute si le tyran est au pouvoir actuellement. Car j'ai aidé l'empereur de tout mon être, puis il s'est fait tuer. Et j'ai continué à servir l'impérium avec zèle même. Je ne suis qu'un monstre en fin de compte.

J'avais honte de moi, je me laissai alors tomber au sol, repensant a tout ceux que j'avais tué pour une sois disant justice. Je regardais Imuya d'un regard interrogateur, pour voir ce qu'elle pensait, si elle le voulait, je lui dirais même la raison pour laquelle je m'étais engagé dans l'armée.

"- Moi? J'ai à peine plus d'un siècle. Donc je suis un peu jeune encore on va dire. C'est peut être même de ma faute si le tyran est au pouvoir actuellement. Car j'ai aidé l'empereur de tout mon être, puis il s'est fait tuer. Et j'ai continué à servir l'empereur avec zèle même. Je ne suis qu'un monstre en fin de compte."

Imuya se mordit la lèvre, peinée par le dégout de lui même qui perçait dans sa voix. Elle le regarda s'affaler au sol, ses yeux dorés lourds de tristesse et de remords. Lentement elle s'agenouilla près de lui, posant sa main sur la tête du loup-garou, le caressant tendrement.

- Tu n'es pas un monstre. Tu as juste suivit des idées que tu croyaient justes... Mais finalement tout a un côté obscure. Le bien, le mal, tout est similaire dans ce monde, les humains ont tendances à croire que tout est blanc ou noir, je peux t'affirmer qu'après 400 ans de vie, j'ai vu de mes propres yeux que ce n'est que le gris qui gouverne Illianelle ...

Elle soupira et demanda:

- Dis moi... J'aimerais savoir... Tu n'es pas obligé de me le dire mais... Pourquoi as-tu rejoins l'empereur ? Toi qui aurais pu vivre libre comme je l'ai toujours fait ...

Voyant ma tristesse Imuya s'agenouilla devant moi, et caressa ma tête avec tendresse. Cela me toucha beaucoup. Puis elle m'expliquait son point de vue, qui était il est vrai proche de la réalité. En tout point. Mais le faite qu'elle me dise que je n'étais pas un monstre me fit bizarre, tous sous cette forme me rejetais alors que elle, semblait m'apprécier beaucoup. Ce qui était dans les deux sens. Puis elle soupira et me demanda quelque chose.

- Dis-moi... J'aimerais savoir... Tu n'es pas obligé de me le dire mais... Pourquoi as-tu rejoins l'empereur ? Toi qui aurais pu vivre libre comme je l'ai toujours fait ...

Je fermai les yeux essayant de me rappeler des quelques jours qui m'avaient fait basculer de personne libre a un super soldat. Une fois tous les souvenirs revenus, je frissonnai, car ils étaient douloureux.

Je suis devenu un soldat ... pour me venger ... des hommes qui ont osé briser une vie ... presque normal.

Je respirai doucement, remémorant chaque instant.

J'ai alors traqué les hommes qui avaient tué, ... une jeune femme ... que j'aimais. Au bout de mois de recherche, je ne parvins pas à les retrouver. C'est a se moment, qu'un soldat de l'empereur, me proposa de venir a l'armé de l'empereur ...

Je soupirai à nouveau, cela était dur à admettre.

Et fou de rage, j'ai accepté un pacte, je servais l'empereur jusqu'à ma mort, contre ma vengeance.

Je cognai alors le sol.

Il avait tenu parole, je tuais alors les trois hommes qui m'avait brisé. En m'assurant qu'il s'agissait d'eux, en les torturant des manières les plus atroces, et ils étaient bien ceux qui l'avait tué, froidement et sans raison.

Je sentais le gout du sang revenir dans ma bouche. Mais bizarrement, se n'était plus la haine qui était présente, mais le regret. Je regardais Imuya, qui n'avait rien perdu, et avait écouté attentivement.

Voila, tu connais la raison de ma présence dans l'armée

Imuya écouta attentivement le récit de Myke, qui semblait plongé dans des souvenirs douloureux, il tremblait de rage par moment, frappant le sol comme s'il pouvait évacuer toute la haine qui l'habitait.

"- Voila, tu connais la raison de ma présence dans l'armée."

Elle lui sourit et doucement s'allongea à ses côtés, braquant son regard azur sur le ciel dégagé de tout nuages.

- La vengeance est une raison comme une autre ... Ce n'est peut être pas la meilleure, mais c'est celle qui nous donne une raison de vivre quand on a perdu la chose auquel on tenait le plus. Pour ta vengeance tu as laissé de côté tes convictions et ta fierté... Mais tu as gardé en tête ce que tu valais vraiment... Tu n'es pas un de ces hommes froids et sanguinaires, sans sentiments... Sinon tu ne serais pas là. Tu es quelqu'un qui a un coeur, quoi qu'on en dise, tu as réussi à te soustraire de leur emprise, je te respecte pour ça...

Elle se tourna vers lui, sa main droite soutenant sa tête et l'autre caressant doucement la fourrure du lycan en des gestes apaisants.

- Je ne suis pas vraiment blanche moi non plus... J'ai aussi tué, torturé... Et d'autres choses dont je ne suis pas fière... En échange d'argent et de l'assurance de pouvoir me nourrir d'humains sans en payer le prix, je me suis... Prostituée aussi.
C'est surement la chose que je regrette le plus, perdre sa virginité à 16 ans, ce qui équivaut à rien en âge vampirique, entre deux poubelles avec un vieux pervers rondouillard n'est pas très glorieux !

Elle eut un petit rire dénudé de joie, ses doigts se crispant inconsciemment sur le pelage du loup.

- Durant ces 400 années j'ai erré de pays en pays... Me rabaissant à l'état d'une machine et d'un...

Le mot resta coincé un instant dans sa gorge mais elle finit pas dire, les poings crispés comme si le mot en lui même lui était douloureux:

- ... d'un jouet.

Elle ricana et continua:

- Mais c'est fini tout ça ! J'ai laissé ce passé loin derrière moi ... Ma liberté avait un prix, que j'ai payé sans me poser de questions. Cette liberté ... C'était comme ces chiens attachés à des laisses à rallonge, tu sais, celle où le chien peut courir librement devant son maitre mais... A la moindre erreur, le maitre le bloque. Le chien tire un peu, mais il n'y a rien à faire, il est sous contrôle.

Son regard mélancolique se planta dans celui doux et compréhensif de l'homme et elle murmura:

- Mais c'est fini... Le chien a brisé la laisse... Et à présent... Je suis libre, totalement.

J'écoutais tout ce que disais Imuya, chaque mot était rempli d'émotion. Je ne lui avais rien demandé, mais elle l'avait fait d'elle même, s'ouvrant comme un livre a moi. Je n'en étais que plus impressionner. Elle me dit que j'avais un cœur, chose que je ne croyais pas trop, mais depuis que je l'avais croisé, il était vrai que je le sentais battre plus vite qu'a mon habitude. Cherchant en moi ce que cela voulais dire. Puis elle plaçait ses mains d'une manière délicate, une sous ma tête et l'autre me caressant, cela me faisait un bien fou. Elle savait exactement comment faire pour contrôler mes gestes, elle pouvait jouer avec moi, mais restait très sympathique, sans abusé de sa capacité.

Ensuite elle parla des débuts de sa vie. Elle était un peu triste, et elle se crispa. Elle avait donné sa virginité pour pouvoir survivre. Cela n'était peut être pas glorieux, mais elle n'avait pas eu le choix. Et je comprenais, moi en tant que lycan, ma soif de sang était contrôlable en grande partie. Les vampires n'avaient pas le choix. Il leur fallait du sang pour vivre.

Ensuite elle se compara successivement à un jouet et a un chien. L'image était touchante mais vrai. Elle avait rigolé a plusieurs reprise, mais les rires sonnaient faux. Puis son regard croisa le miens, cela me fit comme un électrochoc. Son regard semblait à la fois plein de tristesse et d'autre chose. Je dus détourner le miens. Puis elle murmura :

- Mais c'est fini... Le chien a brisé la laisse... Et à présent... Je suis libre, totalement.

Et je suis la si tu a besoin d'aide, je serais toujours la pour toi. Ma chère Imuya

Puis je remarquai ce que je venais de dire, je rougissais intérieurement. Je l'avais dit impulsivement, mais bizarrement, je le pensais.

"- Et je suis la si tu as besoin d'aide, je serais toujours là pour toi. Ma chère Imuya."

Sous ces quelques paroles réconfortantes, la jeune femme se sentit fondre. Ayant vécu seule toute sa vie, rejetée par sa famille, par les elfes et les vampires, par les humains pour sa condition de monstre sanguinaire et assassin, par tout le monde enfaite.
Oh, sa beauté lui avait ouvert de nombreuse voie, et à force d'être utilisée pour ça, elle avait fini par l'utiliser de son propre chef. Se jouant des hommes crédules par un regard en coin et un murmure tentateur. Charmer, être souillée, tuer, s'enfuir, tel était devenu son quotidien.

Les paroles de Myke la touchèrent à un point où elle sentit une larme solitaire couler sur sa joue. La première depuis sa naissance. Interloquée elle porta une main sur cette goute translucide, s'étonnant de trouver une telle preuve d'émotion chez elle.
Elle se glissa jusqu'au loup-garou, et se roula en boule contre son ventre doux. Sanglotant silencieusement, elle murmura péniblement:

- Moi aussi Myke, à partir de maintenant et à jamais... Nous nous soutiendrons mutuellement...

Je ne savais plus quoi faire, je sentais sa respiration plus rapide qu’avant. J'avais sentis qu'elle s'était laissé aller. Puis je remarquai une larme sur la joue d’Imuya. La j'étais achevé, elle me fit fondre a son tour. J'aurais été en humain, je l'aurais enlacé et embrasser, être celui qui lui ferait tout oublier. Mais, je me contentais de posé ma tête contre la sienne.

Ensuite elle alla se placer contre moi, je l'enlaçai alors délicatement, avec une délicatesse rare. Je lui offrais alors toute ma tendresse, que j'avais refoulée pendant tant d'année. Je souhaitais lui faire oublier tant de malheur. Nous étions différents, mais pourtant si proche. Elle sanglotait, même si c'était silencieusement, je sentais les larmes chaudes couler contre moi. Puis elle murmura péniblement une phrase qui me fit un bien fou, mon cœur s'accéléra alors de lui même.

- Moi aussi Myke, à partir de maintenant et à jamais... Nous nous soutiendrons mutuellement...

Je suis heureux de pouvoir t'aider Imuya. J'ai confiance en toi.

J'avais envie de dire autre chose, mais je me retins, n'ayant pas envie de la faire fuir. Mais je souhaitais la garder prêt de moi. Cette sensation était trop agréable pour la gâcher ainsi.

"- Je suis heureux de pouvoir t'aider Imuya. J'ai confiance en toi."

Imuya se laissa bercer contre lui, souriant entre ses larmes sous les mots rassurants de Myke. Elle cala sa tête contre celle du loup, soupirant d'un bonheur enfin retrouvé.
Les minutes s'écoulèrent calmement, sans que l'un ni l'autre ne disent quelque chose, profitant mutuellement de la chaleur de l'autre.

Finalement, la vampire se leva doucement, essuyant d'une main le reste de larmes qui perlaient au coin de ses yeux. Le lycan se leva aussi, la regardant toujours. Imuya lui adressa un sourire se voulant rassurant et s'approcha de la rive du fleuve, prenant un peu d'eau en coupe entre ses mains pour se rafraichir le visage.
Soudain elle se retourna, une lueur interrogatrice dans le regard.

- Au fait... Tu ne m'as pas dit pourquoi tu étais ici ?

Je laissais faire Imuya, puis elle cala sa tête contre la mienne, elle laissa sortir un soupire, rempli de calme et de bonheur. J'éprouvais la même chose. Puis elle se leva, doucement, nous n'avions pas parlé depuis plusieurs minutes. Elle essuya alors une autre larme, cela me faisait plaisir de la voir se laissé aller. Elle alla prêt de l'eau pour se rafraichir, je fis de même mais pour boire. L'eau fraiche faisait toujours du bien.

Puis elle se retourna vers moi, une lueur interrogatrice dans son regard. Mais tout en restant doux.

- Au fait... Tu ne m'as pas dit pourquoi tu étais ici ?

Moi, je voulais d'abord fuir la ville, puis tu es arrivé, et tu m’as intrigué. Alors je t'ai suivi, et je dois dire, que je ne suis pas déçu par notre rencontre.

Je laissai plané un petit silence, cherchant certain terme.

Et je dois avouer, que tu ne m’es pas indifférente.

J'avais eu un peu de mal à sortir le dernier mot, cela faisait longtemps que je n'avais pas éprouvé de sentiment, donc il fallait que je m'habitue a cette sensation. J'avais peur de sa réaction.

Et toi?